Le temps des migrations : La Cayolle 1950 – 1980

Il s’est passé quelque chose de très fort à la Cayolle entre 1950 et 1980.

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Localisation en 1970 des différents lieux cités dans cette histoire

Ce quartier a certainement influencé beaucoup de destinées. Pendant ces trois décennies il vit se croiser, se succéder des populations venues de tous horizons, de toutes origines, de toutes cultures. Ces familles avaient en commun, pour des raisons différentes mais toujours difficiles, voire tragiques : le déracinement. Elles partageaient attente, incertitude et espoir dans un avenir meilleur.

Des dizaines de milliers de personnes y ont transité, y ont cohabité, d’autres se sont sédentarisées et pour elles, et leurs enfants, là sont peut-être leurs nouvelles racines sans pour autant rompre les liens avec le lieu d’origine. Etre de la Cayolle cela veut dire quelque chose, c’est encore une identité, même pour les familles parties s’installer ailleurs depuis longtemps.

J’ai aimé, j’aime la Cayolle.”

Dominique Puippe, l’auteur de ces lignes, était animateur social à la Cayolle dans les années 1970 et 1980. Il a parfaitement résumé le ressenti de tous les témoins de ce temps.

Quelles étaient ces populations ? Dans le désordre et en en oubliant :

  • Des familles d’origine italienne, arrivées à Marseille à la fin du 19 ème siècle, devenues maraîchers qui ont façonné la terre à force de travail.
  • Les habitants d’un petit village provençal qui a grandi avec la ville.
  • Des Indochinois en attente d’un retour en Indochine.
  • Des juifs marocains et tunisiens qui ont fait étape à la Cayolle et qui y ont attendu leur tour avant de rejoindre Israël.
  • Des familles marseillaises sans logement à la suite des destructions de la guerre qui ont été accueillies dans une cité de relogement avant de rejoindre un logement définitif.
  • Les habitants d’un bidonville rendu célèbre à Marseille par des journées portes ouvertes.
  • Des familles immigrées maghrébines et des familles gitanes qui ont été accueillies dans trois générations de cités provisoires.

Tous ont partagé cette terre, sans grandes richesses, mais en y étant heureux.

C’est ce veulent faire ressortir les pages suivantes :

A l’origine de cette histoire se trouve la construction du Grand Arénas. Fernand Pouillon, l’architecte du Vieux Port, l’a décrite de manière très vivante dans ses mémoires. Nous avons repris les pages consacrées à notre quartier :

Fernand Pouillon – mémoires d’un architecte

Ces éléments ont été présentés en juin et juillet 2017 dans une exposition située dans la galerie commerciale du centre Leclerc de Sormiou.

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