1945 – 1953 : Le camp de transit

Les camps du Grand Arénas et Colgate sont isolés de la ville.

Pendant quelques années, cet espace relativement protégé des regards extérieurs, construit pour recevoir des hôtes de passage, va abriter successivement – ou simultanément – quelques prisonniers ou ex-prisonniers de diverses nationalités, des Vietnamiens, des Nord-Africains, et surtout des Juifs de toutes origines. 

Il devient un abri rudimentaire pour des populations en errance dont une petite partie seulement se fixera en France, un camp de transit dont l’existence même est, par définition, provisoire. 

Le Grand Arénas devra se transformer pour accueillir de nouveaux venus dans des conditions nouvelles et surtout pour une durée indéterminée.

En 1951, l’État se porte acquéreur de la totalité du terrain du Grand Arénas. On aménage tant bien que mal 15 baraquements inoccupés qui seront réservés à des familles expulsées. Les crédits nécessaires sont débloqués par le Ministère de la Reconstruction. La gérance des locaux d’habitation est assurée par le Département. Le terrain du Grand Arénas devient alors centre d’accueil pour répondre aux urgences les plus criantes.

(Le camp du Grand Arénas. Marseille 1944-1966 par Emile Témime et Nathalie Deguigné)